ARTICLE : ILES GALAPAGOS

Holà!

Après 60 heures de bus (!!) pour traverser le Pérou et l’extrême sud de l’Equateur, nous sommes arrivés à Guayaquil d’où décollait notre avion pour les iles Galapagos, situées à 1000 km de la côte équatorienne. Nous y avons passé une semaine absolument extraordinaire mais également très (très très) couteuse et ça a commencé par le paiement d’un droit d’entrée aux iles de 100 dollars US par personne, mais au moins on a eu droit a un tampon sur notre passeport 🙂 .

Les Galapagos sont un ensemble d’iles. Santa Cruz, Isabella et San Cristobal sont les trois principales. Autour d’elles gravitent plein de petites iles et ilots uniquement habités d’animaux terrestres et marins. Nous avons passé une semaine magique à d’abord explorer par nous même Puerto Ayora et l’île de Santa Cruz pendant 4 jours, puis d’embarquer pour une croisière de 4 autres jours afin de visiter l’ile d’Isabella et d’autres petits ilots plus difficiles d’accès autrement.

A peine arrivés, nous partons explorer la petite ville portuaire de Puerto Ayora et sommes surpris de découvrir, après seulement quelques pas, des iguanes marins qui se dorent au soleil sur les trottoirs, d’énormes crabes colorés accrochés sur les rochers, des frégates volant au dessus de nos têtes ainsi que des pélicans et des lions de mer près du stand de poissons du petit port. On se rend alors compte de la magie de ces iles : les animaux sont partout car l’homme n’est pas un prédateur pour eux et qu’ils n’en ont pas peur. Les Galapagos étant inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, toutes les espèces y vivant sont strictement protégées ce qui en fait un endroit unique où les animaux les plus incroyables se mélangent aux hommes et font partie intégrante de leur vie.

Nous allons ensuite nous balader à la station Charles Darwin, point phare de l’ile de Santa Cruz, où l’on trouve un musée sur l’histoire des Galapagos ainsi que le centre d’incubation et d’élevage des tortues géantes.

Dans le musée, nous rencontrons un guide qui nous explique la formation de ces îles volcaniques. Le cœur de l’archipel est ainsi constitué d’un « point chaud » (cad qu’il y a une activité volcanique régulière) au sein de l’océan Pacifique à mille mètres au large des côtes équatoriennes. La présence de ce point chaud couplée aux mouvements de plaques tectoniques ont permis à des volcans d’émerger au dessus de l’océan. Chaque ile est donc à l’origine un volcan. Sa présence au dessus du point chaud fait que le volcan est actif et produit de la lave. Les iles les plus grandes (comme celle d’Isabella sur laquelle on retrouve 6 volcans, ou celle de Santa Cruz sur laquelle il y a 3 volcans éteints) sont en fait plusieurs petites iles qui ont été réunies par d’immenses coulées de lave. Par le mouvement des plaques, les iles ne cessent de se déplacer, pour se rapprocher de plus en plus du continent sud-américain. Au fur et à mesure de leur déplacement elles se retrouvent submergées jusqu’à disparaitre, après plusieurs millions d’années, sous la plaque continentale sud-américaine pendant que d’autres continuent d’émerger au dessus du point chaud (on peut d’ailleurs voir une nouvelle île en formation qui n’est pour le moment qu’un ilot mais qui est amenée à devenir la plus grande île des Galapagos dans plusieurs millions d’années avant de disparaitre à son tour sous la plaque sud-américaine). Lorsque les iles s’éloignent du point chaud, les volcans cessent d’être actifs. Dernière remarque, toutes ces iles peuvent être comparées à des icebergs dans la mesure où jusqu’à 75% de leur superficie demeure immergée. Si une île semble petite et ses volcans éteints, cela signifie qu’elle est généralement plus vieille et plus éloignée du point chaud que les autres.

A travers cette rencontre avec ce guide nous avons également appris comment les premières plantes ont poussé sur ces terres volcaniques infertiles et comment les premiers animaux ont fait leur apparition.

Concernant les plantes, les scientifiques pensent que la roche volcanique aurait été fissurée à certains endroits en raison du travail érosif du vent et de la pluie. Ce serait au sein de ces fissures que les premières graines, emportées par les vents depuis la côte sud-américaine (!), auraient pu pousser. Le peu de végétation existante (car les iles demeurent quand même assez désertiques) ce serait ensuite répandu d’une ile à l’autre toujours sous l’action des vents.

 Concernant les plus grands oiseaux (pélicans, albatros…), plus robustes et endurants, ils auraient simplement volé jusqu’aux iles portés par les courants d’air. Pour les autres animaux, les scientifiques pensent qu’ils vivaient auparavant sur les côtes équatoriennes, au bord des fleuves. Lors de petits éboulements, ils se sont retrouvés empêtrés dans des branches formant de petits radeaux qui ont dérivés du fleuve jusqu’à l’océan puis jusqu’aux iles galapagos. Seuls les reptiles ont pu survivre durant ces « voyages » d’au moins un mois car, contrairement aux mammifères, ils sont ectothermiques c’est-à-dire à sang froid et leur apport d’énergie ne vient non pas de la nourriture mais essentiellement du soleil, aussi ils peuvent tenir plusieurs semaines voire plusieurs mois sans se nourrir. Ainsi, à l’origine il n’y avait que certains oiseaux et reptiles (iguanes, tortues) dans cet archipel. Afin de survivre dans cet environnement volcanique, ces reptiles ont du s’adapter et une partie est passée d’animal terrestre à marin (iguane marin, tortue marine). C’est d’ailleurs en étudiant ces espèces endémiques (cad que l’on ne trouve qu’à cet endroit) à partir de 1835 que Charles Darwin en a tiré la fameuse théorie de l’évolution et de la sélection naturelle en 1859, à savoir l’adaptation nécessaire de l’animal à son environnement afin de survivre.

Les mammifères auraient, par conséquent, été introduits par l’homme plus tard. Cette introduction remet d’ailleurs en cause gravement l’écosystème des iles car ces nouveaux animaux sont devenus des prédateurs pour les espèces déjà présentes. Par exemple, les rats ou les chats sauvages, de même que certains oiseaux, mangent les œufs de tortues et d’iguanes au point de remettre en question leur survie. De même, bien que ces iles soient inscrites au Patrimoine Mondial de l’Humanité, l’activité de l’homme reste toujours une menace pour beaucoup d’animaux. Par exemple, les constructions d’hôtels sur le littoral menacent les tortues de mer en détruisant leur lieu de ponte. C’est pour cela que des centres d’élevage, comme celui de la Station Charles Darwin, existent afin de récupérer dans la nature les œufs de tortues, de les placer dans un incubateur jusqu’à éclosion, puis de les élever jusqu’à leur 8 ans, âge auquel la carapace est assez solide pour échapper à tout prédateur.  On peut visiter ces centres et ainsi observer des tortues de différentes tailles ! Pour information, la température de l’œuf détermine le sexe du futur bébé. Des températures basses favorisent la naissance de mâles tandis que des températures élevées favorisent les femelles !).

Le lendemain matin de cette visite extrêmement instructive nous nous sommes dirigés vers Tortuga bay. Il s’agit d’une très belle balade de trois kilomètres menant à deux belles plages (il est déconseillé de se baigner dans la première en raison de courants dangereux mais on peut profiter de la deuxième). Sur le chemin, on croise un bon nombre d’iguanes marins et d’albatros.

Au moment d’organiser la suite du programme on s’est vite rendu compte de la nécessité d’être bien organisé aux Galapagos pour voir un maximum de choses en peu de temps. En effet, au-delà des quelques visites accessibles par nous-mêmes (Station Charles Darwin, Tortuga Bay, Parte Alto), il faut passer par un tour opérateur. Il y a cependant des quotas d’admission sur chaque lieu touristique afin de ne pas les détériorer. De fait, les meilleurs tours sont vite plein. Il vaut donc mieux les réserver dès son arrivée comme nous l’avons appris à nos dépens. Aussi, nous n’avons pas pu faire le tour que nous souhaitions le troisième jour mais on ne s’ennuie jamais aux Galapagos car il y a toujours plein d’animaux partout !

Au moment d’embarquer sur notre bateau, nous avons été très agréablement surpris du confort et de la qualité de la nourriture offerts alors qu’il s’agissait d’une croisière de type « économique ». Au cours de ces 4 jours, nous avons alterné les excursions avec du snorkeling (masque et tuba) pour observer des animaux marins, poissons et coquillages.

La première excursion était sur la partie haute de Santa Cruz. Il s’agissait de la traversée d’un ancien tunnel de lave (désormais séchée et donc transformée en roche) puis de la visite d’une réserve de tortues terrestres géantes. C’était vraiment extraordinaire car, contrairement au centre Charles Darwin où les tortues sont dans de grands enclos, là elles sont totalement en liberté et on peut marcher parmi elles (en faisant bien attention de ne pas les toucher, c’est LE principe fondamental aux Galapagos). En arrivant avant 16h, on peut les observer se déplacer ou manger l’herbe autour d’elles ce qui est vraiment une expérience magique ! Après 16h, elles sont moins actives… Elles sont tellement immenses et imposantes ! Quand on passe un peu trop près, elles prennent peur et rentrent dans leur carapace. On entend alors leur profonde respiration, une respiration d’outre tombe (similaire à celle de Dark Vador) qui résonne dans la carapace. On peut même se demander si ce n’est pas un son spécial qu’elles produisent pour effrayer les ennemis tellement le son est impressionnant.

 

A la fin de la visite sont exposées des carapaces de tortues décédées. On peut se glisser dedans ce qui nous permet d’apprécier le poids qu’elles portent sur leurs épaules et ainsi de comprendre pourquoi elles sont si lentes ! Ce qui est incroyable c’est que la carapace grandit en même temps qu’elles tout au long de leur vie pour les protéger. Les males ont une carapace creuse sur le devant afin de pouvoir monter sur les femelles et s’accoupler. Une fois par an, les tortues femelles vont sur les plages pondre leurs œufs. Commence alors un long trajet de plus d’un mois pour parcourir une vingtaine de kilomètres depuis la partie haute de Santa Cruz. Les œufs sont alors enterrés et abandonnés. Comme expliqué plus haut, les œufs sont ensuite prélevés par des scientifiques pour être placer dans un incubateur puis les tortues élevées jusqu’à ce qu’elles soient assez grandes pour ne pas être mangées. Elles peuvent vivre jusqu’à 150 voire 200 ans bien que notre guide nous a précisé qu’elles vivent généralement jusqu’à 125 ans.

Ensuite, nous nous sommes dirigés en bateau vers l’ile d’Isabella pour voir des bébés iguanes et surtout un canal dans lequel viennent se reposer des requins à pointes blanches à l’abri des courants et des prédateurs. C’était magnifique de voir tous ces requins sous nos yeux !

 

 

Lors de notre première sortie en snorkeling, nous nous sommes retrouvés au milieu de petits pingouins et d’une otarie dont le jeu préféré était de nous faire croire qu’elle allait nous foncer dessus pour finalement changer de trajectoire au dernier moment ! Son habileté dans l’eau, sa curiosité et son envie de jouer pendant des heures ont fait de ce moment un des plus magiques de notre voyage !

 

Nous sommes également allés observer des oiseaux, les fameux fous à pattes bleues qui sont vraiment beaux avec cette couleur incroyable. Nous avons pu les observer pêcher, volant au dessus de l’eau puis plongeant comme des fusées sur leurs proies. Le plus souvent, ils attaquaient en groupe et l’ont pouvait voir entre 6 et 10 oiseaux, en formation à la manière d’un escadron, fendre l’air pour se jeter dans l’eau comme des missiles, c’était juste fou !! Après une jolie promenade sur une ile au sable rouge nous avons enfiler de nouveau nos combinaisons de plonger (l’eau n’était pas forcément assez chaude pour y rester longtemps) pour cette fois-ci nager avec deux otaries qui s’amusaient également à nous foncer dessus, c’était génial et à mourir de rire ! Nous avons également vu plusieurs raies qui longeaient le sol juste au dessous de nous !

Sur une autre ile, nous avons découvert des iguanes terrestres. Ceux-ci se distinguent des iguanes marins habituellement noirs pour les femelles et avec de légères teintes vertes et orange pour les mâles, en ce qu’ils sont orange et jaune vif !

 

 

Le dernier jour nous sommes allés en barque dans les mangroves , lieu privilégié pour apercevoir des raies dorées, des requins ou encore des tortues de mer car c’est là que toutes ces espèces viennent se reproduire et élever leur bébés en raison des faibles courants et de l’abondance de cachettes naturelles. Cette balade en barque terminait parfaitement notre fantastique séjour aux Galapagos.

 

A notre retour sur le continent, nous avons repris le bus pour Lima au Pérou afin de revoir Ivan, un ami actuellement en stage là-bas, et décoller pour le Costa Rica, dernier pays de notre tour du monde où nos amis Léa, Guillaume et Brieuc doivent nous retrouver !

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