ARTICLE : CHILI

Iorana ! (Bonjour en Rapa Nui, langue du peuple Rapa Nui sur Rapa Nui cad l’ile de pâques)

Nous voici maintenant au Chili ! Nouveau continent, nouvelles aventures !

Nous arrivons à Santiago où nous restons une petite semaine afin de visiter la ville et ses environs. Comme à Sydney et à Melbourne, nous trouvons une compagnie (Tour4tips) qui organise des tours gratuits de la ville. On est vraiment convaincus par cette méthode géniale grâce des locaux qui te font découvrir leur ville, son histoire, sa culture ! L’après midi, on fait le tour des coins essentiellement touristiques de la ville alors que le matin le tour se concentre sur le côté plus populaire  comme les marchés ou l’immense cimetière chargé d’histoire que l’on peut comparer au Père Lachaise, avec notamment la tombe de Salvador Allende. Si, de prime abord, cette immense ville parait polluée et peu attrayante, lorsqu’on prend le temps de la découvrir et de se faire montrer les coins sympas, cela devient tout de suite une ville plutôt charmante et intéressante !

Nous logeons chez Daniel, notre hôte couch surfing qui, quelques jours après notre arrivée, a gentiment pris un jour de repos à son travail pour nous faire visiter Valparaiso, une petit ville balnéaire à deux heures de bus de la capitale. C’est parti pour une journée vadrouille. Le matin la ville ne nous plait pas vraiment car notre hôte s’est perdu dans le dédale de ruelles de la ville et nous a accidentellement mené dans les quartiers les plus « craignosses » de la ville. L’ambiance y était lourde et les rares personnes croisées nous disaient de déguerpir le plus rapidement possible, mais on ne trouvait pas la sortie… c’était flippant. Finalement tout s’est bien passé et l’après midi nous avons même pu suivre un tour gratuit (effectué par la même compagnie qu’à Santiago, Tour4tips), qui nous a fait découvrir les beaux quartiers touristiques de cette ville d’artiste. Tout de suite, le climat était posé illustrant ainsi une des caractéristiques que l’on peut retrouver dans toute l’Amérique Latine à savoir, la forte disparité sociale. Ici, les disparités semblent d’autant plus importantes qu’en Asie et surtout, en raison de l’insécurité, il peut être plus dangereux de sortir des sentiers battus comme notre hôte a voulu le faire.

Grafiti représentant le poète Pablo Neruda

Grafiti représentant le poète Pablo Neruda

Durant son week-end, Daniel nous a emmené randonner une journée sur la chaine de montagne des Andes qui arrive littéralement au pied de la ville. La grimpette est un peu difficile mais la balade est plutôt agréable même si ce n’est pas la plus belle qu’on ait fait, notamment en raison de la couche de pollution qui entoure la ville et la montagne.

C’est ensuite le grand départ pour l’ile de pâques ! Nous étions tellement impatients et en même temps c’était difficile de se rendre compte qu’on allait se retrouver sur l’ile la plus loin de toute terre sur notre planète ! Ce n’est pas une ile paradisiaque comme on peut se l’imaginer, elle est majoritairement entourée de falaises et il n’y a qu’une seule (et pas très grande mais belle) plage de sable fin blanc. Cependant, le climat de l’ile est parfait (toute l’année jamais trop chaud, jamais trop froid et presque pas de pluie), le ciel est toujours bleu, la mer qui l’entoure est toujours d’un bleu intense et profond qui te saisis d’admiration.  On n’avait jamais vu une telle couleur auparavant, cela fait rêver. L’ile a été formée par la création de volcans, on observe ainsi  un ensemble de collines plus ou moins hautes (d’anciens volcans) qui parsèment son paysage. On peut même visiter le cratère de deux volcans dont l’histoire est liée à celle des Rapa Nui, le peuple originaire de l’ile dont il ne reste que très peu d’individus, ayant été presque entièrement exterminés par les péruviens qui les ont réduits en esclavage vers les années 1860. Le premier volcan visité, Rano Raraku est surnommé la fabrique des Moais car la majorité des Moais (les immenses statues de pierre) y étaient taillées dans sa roche. On découvre ainsi sur les flancs de ce volcan, des centaines de Moais plus ou moins achevés, ce qui nous permet notamment de voir comment ils étaient taillés.

En général, les Moais que l’on retrouve un peu partout sur l’ile sont placés sur un Ahu, une sorte de terrasse en pierre qui serait en fait un cimetière où reposent des personnes importantes, et font face à l’ile (et non à la mer) afin, dit-on, de protéger les habitants des villages. Sur un seul site, Ahu Akivi, les statues font face à la mer, on dit qu’elles représentent sept explorateurs ayant découvert l’ile.

Ahu Tongariki

P1010163 (Copier)Le second volcan, Rano Kau, abrite le village d’Orongo, un village édifié essentiellement à but religieux qui constituait le point de départ de la compétition de « l’homme oiseau » en plus d’accueillir ses participants les jours précédents l’évènement. Nous avons appris que l’ile de Pâques était divisée en deux tribus : les oreilles courtes et les oreilles longues. Les oreilles longues dominaient les oreilles courtes qui étaient chargés de tailler les Moais sous les ordres des premiers. Il y a avait plusieurs clans au sein des oreilles longues et la compétition de « l’homme oiseau » permettait de déterminer lequel allait régner sur les autres.

Le but de cette compétition était de ramener un œuf d’hirondelle de mer «  manutara » vivant seulement sur le petit ilot de Motu Nui en face de l’ile de pâques. Pour cela, les compétiteurs devaient descendre une falaise tombant à pic dans l’océan, nager jusqu’à l’ilot (sans se faire dévorer par les requins ou noyer par les autres compétiteurs) pour chercher un œuf (ils pouvaient attendre plusieurs jours sur l’ile le temps que les oiseaux pondent). Il s’agissait ensuite de placer l’œuf dans une petite sacoche accrochée autour du front et de faire le chemin inverse en ramenant l’œuf intact. Le clan du gagnant régnait pendant un an. Le village, à flanc de volcan et à flanc de falaise, est intéressant à visiter pour mieux comprendre la folie de cette compétition et en même temps leur mode de vie car des maisons y sont reconstituées.

Des guerres de clans ont éclaté entre les oreilles longues et les oreilles courtes, ces derniers ne voulant plus se tuer à fabriquer des Moais et souhaitant également participer à la compétition afin d’avoir une chance de régner. Durant ces guerres, de nombreux Moais ont été détruits et lorsque l’on se promène sur l’ile on peut observer de nombreux Moais renversés à terre. De même, on peut visiter les grottes dans lesquelles la population se réfugiait pour ne pas être décimée. Finalement, on parle de la quasi extinction de ce peuple qui aurait détruit toutes les ressources naturelles de l’ile pour construire et déplacer ces Moais (il semblerait qu’ils auraient coupé tous les arbres de l’ile afin de faire rouler les Moai dessus pour les déplacer) et qui aurait ensuite été réduit en esclavage par les péruviens (notamment car ils étaient très grand (jusqu’à 2m35 pour le plus grand) et très forts). Aujourd’hui il ne reste que très peu de « vrais » Rapa Nui, la majorité étant essentiellement métissée. Par contre, tous sont extrêmement attachés à la culture de leur ile, à leur langue (le très beau rapa nui) et à leur histoire comme nous l’ont fait comprendre nos hôtes couchsurfing, Elias, Moncho et Isa, en nous faisant découvrir tout cela.

C’est grâce à eux que notre séjour sur l’ile de pâques a été aussi magique. Nous avons pu nous imprégner de cette ile, aussi bien de son histoire que de son mode de vie actuel où les gens prennent le temps de vivre. Ils nous ont emmenés pêcher, parcourir l’ile, partager des barbecues! Partout sur l’ile, à toute heure on peut y entendre de la musique, c’est tellement agréable ! Marine a même pu s’éclater à prendre un cours de danse Rapa Nui (danse polynésienne « vahinée ») et à aller voir un superbe spectacle de danse ! La danse, la musique, la nourriture, la convivialité, tout ça fait l’esprit de l’ile, c’est aussi pour ça que c’est jusqu’à présent le seul endroit parmi les pays que nous avons visité où nous nous sentirions bien vivre. Ce serait une vie totalement différente de ce que l’on conçoit en France mais pourtant une belle vie où l’on sait prendre le temps et profiter de notre passage sur cette terre.

 

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Après cette parenthèse magique de l’ile de pâques, nous sommes retournés à Santiago afin de prendre le bus pour le nord du Chili, à San Pedro de Atacama. On appréhendait ce trajet en bus de 24h mais finalement les bus sont largement plus modernes et spacieux qu’en Asie voire qu’en Europe, aussi le voyage s’est bien mieux passé que ce que l’on aurait pu croire.

San Pedro de Atacama a été un autre de nos coups de cœur durant ce voyage (différent de l’ile de Pâques car on ne se verrait pas vraiment y vivre) pour la beauté surnaturelle (vous verrez les photos et serez obligés d’acquiescer) et la diversité de ses paysages. Nous nous y sentions tellement bien que nous y sommes restés presque 10 jours (on a aussi été un peu malade donc besoin de se reposer). La ville est perdue au beau milieu du désert à 2.200 m altitude. C’est une petite ville mignonne et charmante faite de petites maisons basses essentiellement en terre. Nous avons fait les quatre tours phares de la ville afin d’avoir un bon aperçu de la région à savoir, le geyser del tatio, la vallée de la lune, las lagunas altiplanicas et la laguna cejar. Chaque tour était merveilleux et surprenant !

Pour le geyser del Tatio, il fallait partir à 4h du matin, monter à 4.300 m altitude pour voir le lever du soleil sur les geysers les plus hauts au monde. Le froid était mordant et glacial (Marine a cru qu’elle allait perdre ses doigts) mais le paysage était impressionnant d’autant plus que la zone est à forte activité géothermique aussi en plus des geysers on observe des fumées sortir de partout dans le paysage ainsi que des sources d’eau chaude dans lesquelles on a pu se baigner malgré la neige autour!

La vallée de la lune est un autre type de paysage, complètement différent mais tout aussi sublime. Il s’agit du désert le plus aride au monde, c’est à dire celui où il y a le moins de vie. Ce désert est recouvert d’une couche de sel (et non de neige) qui donne un aspect lunaire au paysage qui nous entoure composé de dunes de sables et de roches érodées par le vent ou l’eau souterraine.

Pour les lagunas altiplanicas, il fallait monter à environ 4.500m altitude (dans ce cas, comme dans celui des geysers précédemment, les feuilles de coca à mâcher peuvent être utiles pour mieux oxygéner le sang et donc diminuer le mal des montagnes) pour aller observer un lac dans lequel se reflètent les montagnes alentours : tout simplement magique ! Le seul hic c’est qu’il avait neigé la veille, du coup la voiture ne pouvait pas passer et on a du faire la petite ascension à pied (je dis petite mais avec l’altitude on devait marcher très lentement pour ne pas être malade donc ça nous a pris 3h quand même  avec de la neige parfois jusqu’aux genoux!). Finalement, c’était d’autant plus gratifiant d’observer le paysage ensuite, on l‘avait bien mérité.

On remonte ensuite dans notre bus pour aller à la laguna Chaxa et là, même pas trente minutes après on se retrouve dans le désert par 40 degrés avec nos vêtements de neige !! Les différences de température et d’altitude sont très fortes dans cette région, notre corps n’était pas habitué c’est aussi pour ça qu’on a attrapé un bon rhume ! Cette lagune aux mille couleurs est enchanteresse et abrite des flamands roses : on n’y croyait pas avant de le voir !

Le tour laguna cejar est encore différent puisqu’il nous conduit à un lac possédant 30% de sel dans lequel on flotte comme dans la mer Morte. Il était très difficile de se jeter à l’eau qui était glacée, mais l’effort en valait la peine car nous flottions littéralement dans un cadre assez magique avec une chaine de volcans et de montagnes aux sommets enneigés au loin ! on se dirige ensuite vers los Ojos del salar (les yeux du salar) qui sont deux puits d’eau parfaitement ronds emplis d’eau douce en plein milieu d’un désert de sel : les scientifiques s’y arrachent les cheveux car ils ne savent pas comment cela est possible, aussi bien que l’eau soit douce mais également que les ronds soient aussi parfaits et symétriques).

Après avoir fait ces 4 superbes tours, nous avons décidé de partir nous-mêmes à l’aventure en louant des vélos pour nous rendre à la vallée de la mort afin de faire du sandboard (comme du snowboard mais sur le sable) sur les immenses dunes de sable qui s’y trouvent ! La balade en vélo était bien fatigante car le chemin jusqu’aux dunes ne fait que monter et nous étions en plein désert sans aucune ombre alentours. De plus, une fois arrivés, les dunes étaient tellement hautes que nous mettions presque 20 minutes pour y monter (la descente elle ne prenait ensuite pas plus d’une minute…). La vue au somment de la dune sur la vallée de la Mort était magnifique ! On avait le loisir de l’admirer puisqu’après chaque montée on n’en pouvait plus et on devait s’arrêter le temps de reprendre notre souffle.  C’était une journée assez marrante même si le sandboard ne va pas aussi vite que ce à quoi on s’attendait, on a même fini par l’utiliser en tant que luge pour espérer aller un peu plus vite !

Le dernier soir, nous avons fait un tour astronomique. En effet, le ciel du désert de San Pedro est un des plus clairs au monde et d’ailleurs la plus grande station d’observation est en train d’y être construite. Aussi, nous nous sommes rendus avec un guide la nuit au milieu du désert afin d’observer les étoiles avec un grand télescope. C’était vraiment beau d’être entourés d’étoiles et de pouvoir observer leurs différentes nuances de couleurs (jaune, rouge) ainsi que de bénéficier des explications d’un guide passionné ! Le clou du spectacle est d’avoir pu observer Saturne et ses Anneaux, on ne pensait pas que c’était possible de voir ça aussi bien pour nous personnes lambdas, c’était très très émouvant !

Notre séjour au Chili était ainsi extrêmement riche et varié et nous en avons profité à fond (nous ferons le sud une prochaine fois ici c’est l’hiver donc ce n’est pas la bonne saison pour y aller)! Maintenant, direction l’Argentine en traversant les Andes !

Maururu (merci en Rapa Nui) et à très vite!

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